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mardi 11 février 2014

Le denier de Sens de Philippe Ier du 1er type retrouvé



En 1854, Philippe Salmon dans un article paru dans la Revue Numismatique, présentait un denier de Sens au nom de Philippe Ier qu'il décrivait ainsi :
"RE(X) PHILIPPVS ; dans le champ temple sur deux degrés, surmonté d'une croisette ; entre les deux colonnes une croisette.
R/. + SENONIS CIVITAS ; grènetis. Dans le champ, croix cantonné de deux croisettes.
Poids : 8 décigrammes. Diamètre : 17 millimètres, rogné.
Billon. Collection de M Voillemier.
Planche X, n°11."
Voici sa gravure : 
F. Poey d'Avant, en 1862 dans son ouvrage "Monnaie féodale de France" n°5926, reprend la description de Salmon et précise que la croix est cantonnée d'une croisette aux 2e et 3e. Le dessin de cette monnaie se retrouve à la planche CXXXVI, n°21.
Jean Lafaurie en 1951, le classe parmi le 1er type des deniers de Philippe Ier pour Sens et annonce que le poids de l'exemplaire est inconnu : "les Monnaies des rois de France", n°79. Enfin, en 1988, J. Duplessy dans "Les monnaies françaises royales" précise que ce denier unique appartenait à la collection Voillemier et non revu depuis Poey d'Avant.

Or, ce denier a été retrouvé il y a quelques années et appartient à l'heure actuelle à une collection privée. Voici sa photo :
Son poids est de 0,80 g pour un diamètre de 17,2 mm, exactement comme dans la description de Salmon. De plus, si on observe attentivement la photo on s'aperçoit que les légendes sont usées aux mêmes endroits que sur les gravures du 19e siècle (notamment sur le X de REX), et que le rognage signalé par Salmon se situe également au même niveau de CIVITAS.
Cette monnaie semble bien être l'exemplaire de la collection Voillemier enfin retrouvé.

mardi 21 janvier 2014

Un second denier d'Avigneau (?) retrouvé



Voici la description d'un denier mérovingien trouvé dans un secteur du Maine-et-Loire (49) proche de la Mayenne (53).


A/ : GISLIMVNDO, buste à droite drapé ceint d'un bandeau, S couché et O losangé.
R/ : ABINIO FIT, croix pattée sur un socle formé de deux trapèzes l'un au centre de l'autre.
Poids : 0,97 g, diamètre : 12 mm ; argent ; collection privée.

Il s'agit du deuxième exemplaire du denier attribué à Avigneau, actuel hameau du village d'Escamps (Yonne), référence : Prou 2734 ; Belfort 0004.
D'ailleurs, si l'on compare les deux monnaies, on s'aperçoit qu'elles sont de coins identiques tant d'avers que de revers.

Nous ignorons d'où provient le denier conservé au Cabinet des Médailles (Prou 2734), nous savons qu'il faisait partie de la collection J. Rousseau ; de même diamètre il est plus lourd (1,30 g) que ce second denier.
Adrien de Longpérier le donne à Avigneau dans ces Notices des monnaies françaises composant la collection de M. J. Rousseau, mais dès 1849 A. de Barthelemy suggère de l'attribuer à Avignon dans le compte-rendu qu'il fait de l'ouvrage de Longpérier. Néanmoins, Barthelemy dans son Manuel de numismatique, en 1851, reprend l'attribution à Avigneau.

Cependant, en 1867, J. Colin dans une lettre adressée au président de la société française de numismatique précise que l'attribution à Avigneau ne peut être retenue car ce lieu s'appelait "Aquiniolum" dans les Gesta pontificum Autissiodorensium. La même année, J. Quicherat publie dans la Bibliothèque des Chartes un article : "Remarques sur quelques noms de lieux de monnaies mérovingiennes" où il indique également qu'Avigneau s'appelait Aquiniolum et propose de voir dans ABINIO un lieu qui porterait le nom de BIGNON mais sans pouvoir préciser au vu des nombreux villages et hameaux portant ce nom.
Enfin, en 1890, Prou dans son compte-rendu sur le livre de Blanchet : Nouveau manuel de numismatique estime que l'attribution à Avigneau est incertaine. D'ailleurs, Engel et Serrure dans leur Traité de numismatique du moyen-âge placent un point d'interrogation à la suite d'Avigneau

On le voit, l'attribution de ces deniers à ce hameau de l'Yonne est loin de faire l'unanimité et la découverte de ce nouvel exemplaire aux confins du Maine-et-Loire et de la Mayenne ferait pencher plutôt pour une origine dans l'ouest de la France.
Comme l'indiquait Quicherat faut-il voir un lieu nommé Bignon, tel Bignon-du-Maine cité au XIe siècle sous la forme "Buino". Ou y voir un village du nom d'Aubigné (Albiniaco en latin) comme Aubigné-Racan dans la Sarthe ou Aubigné-sur-Layon dans le Maine-et-Loire.
Il est difficile de trancher mais la piste icaunaise semble s'éloigner et Avigneau ne semble pas être l'atelier qui fabriqua ces deniers.

jeudi 2 janvier 2014

Bilan ebay 2013



Voici le bilan des monnaies de l’Yonne passées en vente sur Ebay durant l’année 2013.

97 monnaies icaunaises sont passées en vente sur le site en 2013, beaucoup plus qu'en 2012 (46). 47 proviennent de l’atelier d’Auxerre, 48 de celui de Sens, et 2 pièces de Tonnerre. Voici leur nombre par type et leur cotation moyenne en euros :

Pour les monnaies d’Auxerre, on compte 1 monnaie carolingienne de Carloman qui a atteint 1300 € (un bon prix pour un denier pas si rare que ça : presque une vingtaine répertoriée), 26 féodales, 4 royales et 16 billets de nécessité.
 Pour les monnaies de Sens, nous avons 2 mérovingiennes : un triens (monnaie d'or inédite) et un denier aux entrelacs ; 3 monnaies carolingiennes dont un rare denier de Charles le Chauve à la légende bilinéaire (4e exemplaire répertorié), 36 féodales dont 33 deniers au peigne, et 6 billets de nécessité.
 
 Pour Tonnerre, il y a 2 monnaies féodales des deniers aux étoiles au revers, l'un avec la légende se terminant par CASTI, l'autre par CASIT.
 
 A noter que pour la grande majorité des ventes il semble y avoir une très légère augmentation des prix par rapport à 2012 à l'exception des deniers au peigne de Sens mais la quantité mise sur le marché a fait baisser l'ensemble des prix.