Rechercher dans ce blog

vendredi 19 décembre 2008

Deux monnaies de l’Yonne dans la Vente MONNAIES 37 de CGB

Je signale, dans la vente sur offre « MONNAIES 37 » de CGB qui se termine le jeudi 22 janvier 2009, deux monnaies icaunaises.
La première est un denier de Charles le Chauve frappé à Sens d’un diamètre de 21 mm et d’un poids de 1,78 g., à la légende + SENONES CIVITAS. A voir à cette adresse :
http://vso.numishop.eu/fiche-v37_0830-vso_mo-1-CHARLES_II_LE_CHAUVE_Denier_c_864_875.html

La seconde est une obole de Jean II de Chalon (1304-1346), comte de Tonnerre. Cette obole est très rare et très intéressante, à voir :

Elle a un diamètre de 15 mm pour un poids de 0,50 g. Je confirme le commentaire qui signale trois points dans le premier canton. Voici un agrandissement du premier canton d’un exemplaire de ma collection.

Cette exemplaire a un diamètre de 14 mm pour un poids de 0,40 g, l’axe des coins est à 6 h.


A signaler également, deux autres exemplaires détenus par le Musée Saint-Germain d’Auxerre. Le premier de 14 mm a un poids de 0,55 g. ; le second de 15 mm, un poids de 0,47 g. Victor Manifacier dans son « Catalogue des monnaies, méreaux, jetons et médailles de la collection Gariel au Musée de la ville d’Auxerre » voyait dans le premier canton : un trèfle. Il s’appuyait pour cela sur le denier du même Jean de Chalon.

La barre du trèfle est bien visible sur cet agrandissement, sur les oboles c'est beaucoup moins évident.

dimanche 14 décembre 2008

A propos d’un curieux denier auxerrois

Dans un précédent article, j’avais traité des deniers auxerrois au E rétrograde. Le denier que je présente aujourd’hui semble, au premier abord, être un denier à la croix auxerroise classique de type Poey d’Avant PA 5880. Mais, en regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit que la légende n’est pas commune et même curieuse. En effet, il s’agit d’une légende rétrograde dont la lecture ne correspond à rien de connu pour ce monnayage. On peut lire, malgré une faiblesse de frappe entre 9 h et 10 h :

Avers : + ICIOEICST[A]V


Le revers est en état moyen, mais on aperçoit tout de même, outre la croix centrale, les trois besants dans le double grènetis, caractéristique de ces deniers auxerrois.


Si l’on restitue la légende de l’avers, on obtient : +V[A]TSDIEOI CI

Il est à noter que le graveur a dû commettre quelques erreurs en plaçant certains poinçons sur le coin par exemple le E qui doit se lire normalement, ou le dernier D = C afin d’obtenir la lecture CI pour « civitas ». Le S lui est couché.

Ce denier à légende rétrograde est tout à fait original pour l’atelier d’Auxerre même s’il rappelle le denier PA5887 à la légende +VATSIODERCI (la croix étant cependant complètement différente). Cette monnaie, d’un poids de 1,11 g. et d’un diamètre de 20 mm, est incontestablement un denier inédit pour Auxerre.

Le denier anonyme d’Auxerre au E rétrograde

Les collectionneurs de monnaies féodales médiévales connaissent les deniers anonymes d’Auxerre dits « à la croix auxerroise » à la légende + AVTSIODERCI, où le C est désigné comme un D rétrograde. Elles sont référencées dans le Poey d’Avant sous les N°5880 à 5882 (Planches 136-1 à 136-3). Ces monnaies sont très communes.


Cependant, depuis peu sont apparus, au hasard de ventes, des deniers à la légende +AVTSIODERCI avec un E rétrograde. Inconnu des ouvrages de référence principaux (Poey d’Avant, Boudeau, ni dans le Manifacier qui recense les monnaies de la collection Gariel au musée de la ville d’Auxerre), s’agirait-il d’un denier inédit ? Je possède actuellement deux de ces deniers, acquis durant le quatrième trimestre 2007 (l’un lors d’une importante vente aux enchères à Aix ; l’autre à Metz chez Philippe Saive ).


Le premier pèse 1,12 g, le second 1,03 g pour un diamètre de 20 mm et l’axe des coins est à 7 heures pour les deux. Il est à noter que la légende commence systématiquement par un coin entre la croisette et le A, que l’on pourrait donc lire : +▼AVTSIODERCI
C’était bien entendu la première fois que je les rencontrais. Or, sur la même période, trois autres monnaies identiques firent leur apparition sur le marché :
une lors de la vente de septembre 2007 chez UBS
Une seconde lors de la vente Elsen de décembre 2007 (celle-ci provient de la vente 121-124 de chez Kunker)

Enfin, la troisième est apparu en décembre 2007 chez Poinsignon Numismatique
Ces trois deniers font respectivement 0,86 g, 1 g et 0,90 g, poids légèrement inférieurs à ceux déjà cités. Vous remarquerez également que toutes ces monnaies sont dans un état TTB voire SUP. On peut noter cependant que le denier provenant de la vente UBS est différent des autres. En effet, le bas de la croix, à l’avers, pointe entre les lettres S et I alors que sur les autres monnaies elle pointe sur le O. Donc, au moins deux coins différents ont été utilisés. On peut en conclure qu’il ne s’agit pas d’une simple variété mais bien d’un denier avec deux variétés.

En rédigeant cet article, J’ai trouvé une autre variété issue des collections des Musées de Sens. Le E est bien rétrograde et la croix pointe sur le O, la croix n’est plus auxerroise tous les bouts sont arrondis ; mais surtout au revers on trouve quatre besants et non plus trois. Ce denier pèse 1,01 g pour un diamètre de 20 mm, l’axe des coins est à 11 h. Il est indiqué que cette monnaie provient de la collection de M. Bretagne et qu’elle fut donnée le 10 avril 1859 par l’intermédiaire de Léon Bastard.
Mais, peut-être d’autres deniers identiques dorment-ils dans des médailliers depuis longtemps ? Il serait important d'en connaître les quantités et les caractéristiques de chacun. En effet, les monnaies auxerroises, toutes anonymes, sont difficilement datables et s’échelonnent sur plus de trois siècles (de 910 à 1230 environ), toutes précisions peuvent aider à établir une chronologie plus précise ainsi qu’une éventuelle attribution aux différents émetteurs auxerrois.

Pour toute information concernant ces monnaies, merci de me contacter.

(Article précédemment publié dans le Bulletin Numismatique n°49, juin 2008)