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mardi 4 octobre 2011

Une nouvelle variété de denier épiscopal de Sens d'époque mérovingienne

Découvert récemment au sud de la Seine-et-Marne, ce denier d'argent a des similitudes avec les deniers épiscopaux de Sens déjà connus mais également des différences qui en font une nouvelle variété.
Voici sa description :
A/ : + SENO[N]S OEA, buste à gauche stylisé avec un diadème constitué de traits hérissés, les lèvres représentées par deux besants, les S sont couchés.
R/ : A[F]DEVHSEL, Monogramme formé des lettres L et D, le L surmonté d'une croisette formée de trois besants, S couché.
Poids : 1,22 g ; Diamètre : 12,4 mm
Ce denier fait immédiatement penser au denier n°60 du trésor de Bais. Les légendes du droit sont identiques, mais dans le sens rétrograde pour le trésor de Bais: +AEO SENONS. De plus sur le dernier n°60 le buste est à droite et d'une facture plus soignée, cependant on retrouve les deux globules formant les lèvres. Le monogramme du revers de l'exemplaire n°60 est également identique mais 7 à 8 globules l'entourent. Voici ce denier :

Cette monnaie a été vendu lors de la vente Numismatik Lanz du 30 mai 2005, n°1181. Pierre Crinon dans son article : "Nouvelle datation du trésor de Bais, à propos des deniers épiscopaux de Sens" a attribué ce denier à l'épiscopat de Saint-Ebbon et le datait des années 720/730.
Cependant, le monogramme composé des lettres L et D se retrouve également sur des deniers où les noms des monétaires sont présents, nous avons : Godobrandus, Fartus, Vara..clius. Ceux-ci sont antérieurs au denier de Saint-Ebbon et datent du début du VIIIe siècle. Les styles sont néanmoins très voisins.
Denier au nom du monétaire Godobrandus, identique au n°59 du trésor de Bais (collection privée).
Sur notre nouveau denier au revers nous avons probablement le nom d'un monétaire mais il est actuellement impossible de savoir lequel dû à la difficulté de comprendre la légende.
Peut-on en conclure que ce nouveau denier, au vu des similitudes avec le n°60 de Bais ainsi qu'avec le n°59 (notamment la croisette constituée de trois globules et le nom d'un monétaire), serait à classer entre ces deux exemplaires ? Un argument supplémentaire vient du poids, le denier n°59 au nom de Godobrandus pèse 1,24 g, notre denier 1,22 g et le n°60 de Bais 1,15 g. Peut-on admettre un abaissement du poids au fil des années ? Nous pourrions alors dater ce nouveau denier des années 700/720 pendant l'épiscopat de Géry ou au début de l'épiscopat d'Ebbon. Cela reste bien entendu une hypothèse.