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lundi 13 décembre 2010

Deux deniers carolingiens exceptionnels pour Auxerre et Sens

Ce mois de décembre 2010 voit les ventes de deux deniers carolingiens exceptionnels. Le premier dont la vente se termine le 2 décembre (vente sur offre CGB monnaie 46) est un denier de Charles le Chauve de l'atelier d'Auxerre.
A/: +CARLVS IMPERAT-, monogramme carolin
R/: +AVTISIODER CIVIS, croix
Poids : 1,42 g ; diamètre : 21 mm
Réf. : Prou 592 var. ; MG 965 var. et MG 1463

Cette monnaie est exceptionnelle à plusieurs égards tout d'abord car Charles le Chauve n'a pris le titre d'empereur qu'entre 875 et 877 ce qui permet de dater cette pièce et d'autre part par sa légende, en effet pour Auxerre les deux exemplaires connus : un denier et une obole ont leur légende se terminant par IMP AVG ou IMP. Le fait que ce denier se termine par IMPERAT le classe parmi les inédits.

L'autre monnaie en vente ce mois-ci est un denier de Charlemagne de l'atelier de Sens proposé à la vente n°107 de chez Elsen, lot n°529.

A/ : + CARLVS REX FR, monogramme carolin
R/: + SENNES, croix pattée pointée
Poids : 1,48 g
Réf. ; MG 95 ; Prou 41 ; Gariel 189 (Sennheim).

Deux autres deniers sont semblables l'un est au Cabinet des Médailles à Paris (Prou 41 : 1,66 g, 20 mm), l'autre au Bode-Museum à Berlin (Raum 242 : 1,63 g, 21 mm) à la différence qu'aucun des deux ne possèdent de point au centre de la croix. Donc là encore nous avons une variété inédite. A noter que cette monnaie à la légende SENNES avait été attribuée à la ville de Sennheim mais elle appartient désormais au monnayage de Sens.

vendredi 5 novembre 2010

Un sceat anglo-saxon au nom d'Auxerre

Voici un sceat anglo-saxon au nom de la cité d'Auxerre. On retrouve au revers le début de la légende + AVTISIO[DERO] CI. La légende du revers en grande partie hors flan est illisible.
A/ : Illisible, Buste à droite, une croix derrière la nuque, grènetis extérieur.
R/ : + AVTISIO[DERO] CI, Croix sur deux degrés séparé par un annelet, un annelet de chaque côté des degrés et de chaque côté des branche horizontales de la croix.
Denier d'argent, 11 mm, 1,06 g
Collection privée

Plusieurs variantes existent pour ce genre de sceat, il s'agit de sceattas de la série F (tybe 24 b). Nous avons là sans doute un exemplaire parmi les premiers à avoir copié ceux d'Auxerre car les légendes sont très proches des originaux. A l’époque ce genre de denier a pu être confondu ceux d’Auxerre, aujourd'hui aussi d'ailleurs. Rapidement, ces monnaies vont dégénérer certainement recopiées par des graveurs illettrés et il sera plus difficile de les confondre. Ce type de sceat relativement bien imité peut être daté des années 680-700.

Il s'inspire de deux monnaies l'une d'or frappée avant 675 et l'autre d'argent frappée après 675.
A/ : + AVDO MONET, buste diadémé à droite.
R/ : + AVTIZIODIRO, croix sur trois degrés, un globules à l'extrémité des branches de la croix.
Triens d'or, 12 mm, 1,19 g
Cabinet des médailles Prou 584
A/ : + [V] ADEONE MONET, buste diadémé à droite.
R/ : + AVTIZIODERO CI, croix sur deux degrés, un globules à l'extrémité des branches de la croix.
Denier d'argent, 12 mm, 1,31 g
Cabinet des médailles Prou 585

On le remarque les légendes du denier d'Auxerre sont très proche du sceat anglo-saxon surtout au niveau des deux première lettres A et V qui sont liées.
D'après Metcalf[1] ces monnaies aurait été frappées dans l'Est Midlands peut-être dans la ville de Stamford.
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[1] METCALF, Thrymsas and Sceattas in the Ashmolean Museum, Oxford, 1993, volume 1, p.127-8, 131-132

jeudi 17 juin 2010

Un bouton d'uniforme en guise de monnaie de confiance

Au début de la Révolution Française, jusqu'en 1792, devant l'absence de monnaie de billon, des particuliers et des municipalités ont fabriqués des monnaies de métal connues sous le nom de médailles de confiance.
Le District d'Auxerre avait le projet de créer une telle médaille de confiance[1]. Un essai en plomb bronzé existe. Voici sa gravure :
A/ : DISTRICT D'AUXERRE entourant une couronne de chêne au milieu en 3 lignes LA LOI *ET* LE ROI
R/ : LIBERTE EGALITE en 2 lignes entouré par une couronne de chêne

Cet essai conservé au Musée-Abbaye Saint-Germain d'Auxerre pèse 17,70 g pour un diamètre de 27 mm. Un 2e exemplaire en plomb bronzé également mais d'un diamètre de 17 mm et sans légende au revers possède un faisceau au centre d'une couronne de laurier[2].

En fait, ces essais qui ne portent aucun signe de valeur se sont inspirés des boutons destinés aux uniformes des fonctionnaires et des gardes-nationaux des districts d'Auxerre, Joigny et Sens. En voici un exemple où l'on remarque bien la similitude :
Ce bouton de cuivre mesure 28 mm et pèse 5 g. On devine même les astérisques de chaque coté du "ET" en place des trous ; astérisque que l'on retrouvent sur les essais des médailles de confiance. Les revers de ces boutons par contre sont lisses.
Ces médailles de confiance n'ont vraisemblablement jamais circulé. Le projet a du être abandonné suite à la promulgation de la loi spéciale du 9 septembre 1792 interdisant l'émission et la circulation des médailles de confiance métalliques.
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[1] H.MONCEAUX, "Les caisses patriotiques et les billets de confiance dans l'Yonne", Annuaire historique du département de l'Yonne, 57e année, 1892, p.288-289
[2] V.MANIFACIER, Catalogue des monnaies, méreaux, jetons et médailles de la collection Gariel au musée de la ville d’Auxerre, Auxerre, 1908, p.103

vendredi 21 mai 2010

Une obole inédite au nom de Charles Ier d'Anjou frappée à Tonnerre (1273-1285).

La monnaie présentée ici a été découverte récemment, dans une vigne, aux frontières de l'Anjou et de la Touraine. Son propriétaire a bien voulu m'autoriser à l'étudier, et je l'en remercie. Elle est en billon, pèse 0,58 g et présente un diamètre de 15 mm. C’est donc bien une obole (fig.1).

En voici la description :
A/ : + .K. REX SICILIE, Croix trifide cantonné d'un lis au 2e[1]
R/: + COM TORNODOR, croix trifide dont les extrémités verticales se terminent par un lis

Sa légende K(AROLUS) REX SICILIE permet d’attribuer cette monnaie à Charles Ier d’Anjou, roi de Sicile, comte de Tonnerre (COM TORNODOR). Charles d’Anjou avait épousé en 1268 Marguerite de Bourgogne qui hérita en 1273 du comté de Tonnerre. Son époux pris donc le titre de comte à partir de cette date jusqu’à son décès en janvier 1285[2].

Cette obole n'est, à ma connaissance, répertoriée dans aucun ouvrage de référence. Elle est donc de ce fait inédite.

Ce n'est pas le cas du denier correspondant qui était déjà connu de Poey d'Avant sous le numéro 5859[3]. Un exemplaire est détenu au Cabinet des Médailles n°1022. Il pèse 0,76 g pour un diamètre de 19 mm (fig.2).
Il faut également préciser que la Monnaie de Paris possède un faux d'époque (?) en alliage d'étain et de plomb réalisé par surmoulage, d'un diamètre de 13 mm et dont le poids compte tenu du métal fait 1,12 g (n°412)[4]. Ce faux a les mêmes caractéristiques que notre obole. D'ailleurs, A. de Barthélemy indique l'existence de celle-ci et s'en est servi pour illustrer en 1861 son article sur les Monnaies des comtes de Tonnerre[5]. Comme on le constate les légendes sont identiques (fig.3).

A/ : + K REX SICILIE, Croix trifide cantonné d'un lis au 2e
R/: + COM TORNODOR, croix trifide dont les extrémités verticales se terminent par un lis

En connaissant ce faux on supposait l'existence de l'original, aujourd'hui nous en avons la preuve formelle.

Nous avons donc retrouvé là le premier exemplaire inédit de l’obole de Charles Ier d’Anjou, roi de Sicile et comte de Tonnerre datable de 1273 à 1285.

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[1] Sur le cantonnement des monnaies de Tonnerre voir l’article : E.VANDENBOSSCHE, « Datation d’une obole inédite de Tonnerre au nom de Jean II de Chalon (1292-1361) avec essai de chronologie du monnayage au nom des comtes de Tonnerre », Cahiers Numismatiques, SENA, n°183, mars 2010, p.45-50.
[2] JACQUILLAT-DESPREAU, « Notice sur le comté de Tonnerre », Annuaire historique de l’Yonne, 1839, p.219
[3] F.POEY D'AVANT, Monnaies féodales de France, Paris, 1862, tome III, p.226.
[4] J.BELAUBRE, Les Collections monétaires II : Monnaies médiévales, l'ère du denier, Paris, 1987, p.118-119.
[5] A.de BARTHELEMY, "Monnaies des comtes de Tonnerre", RN, 1861, p.366-377, Pl. XVI

samedi 1 mai 2010

Panorama du monnayage féodal auxerrois

Pour permettre une identification rapide des monnaies féodales de l'atelier d'Auxerre, voici un condensé des différents types de monnaies d'Auxerre.

Le premier type parmi les plus connus est le denier anonyme suivant :
Av/: + AVTSIODERCI, croix auxerroise
Rv/: anépigraphe, croix auxerroise avec trois besants à l'extrémité d'une branche de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 21,5 mm ; Poids : 1,45 g
Réf. : Poey d'Avant 5880 (Collection privée)

Ce genre de monnaie est en argent, la forme fine de la croix permet de la dater du début du Xe siècle. Elle est attribuée au duc de Bourgogne : Richard le Justicier.

La forme de la croix évolue au fil du temps elle devient plus pattée. Le diamètre diminue ainsi que le poids et la teneur en argent de la pièce qui devient du billon. On trouve alors des deniers du type suivant, la légende reste identique :

A/: + AVTSIODERCI, croix auxerroise
Rv/: anépigraphe, croix auxerroise avec trois besants à l'extrémité d'une branche de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 20mm ; Poids : 0,93 g
Réf. : Poey d'Avant 5882 (Collection privée)

Ce type de monnaie peut être daté du XIe siècle au début du XIIe siècle.

A ces deniers sont associées des oboles de même type :

A/: + AVTSIODERCI, croix auxerroise
Rv/: anépigraphe, croix auxerroise avec trois besants à l'extrémité d'une branche de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 15,5 mm ; Poids : 0,48 g
Réf. : Poey d'Avant 5884 (Collection privée)

Vers le milieu du XIIe siècle, de nouveaux types apparaissent toujours anonymes. Parmi les nouveaux deniers on a :

A/: + AVTSIODERIC, croix auxerroise dont la branche inférieure coupe la légende
Rv/: anépigraphe, croix auxerroise avec douze besants répartis trois par trois à l'extrémité des branches de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 20 mm ; Poids : 1,08 g
Réf. : Poey d'Avant 5891 (Collection privée)

Viennent ensuite les deniers avec la légende +ALTISIODORENS :

A/: +ALTISIODORENS, croix auxerroise
R/: anépigraphe, croix auxerroise avec trois besants et deux annelets à l'extrémité des branches de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 20 mm ; poids : 0,93 g
Réf. : Caron 577 (Collection privée)

Et ceux à la légende raccourcie + ALTISIODOR :

A/: +ALTISIODOR, croix auxerroise
R/: anépigraphe, croix auxerroise avec trois besants et deux annelets à l'extrémité des branches de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 19,5 mm ; poids : 0,96 g
Réf. : Poey d'Avant 5896 (Collection privée)

Ou encore :

A/: +ALTISIODOR, croix auxerroise
R/: anépigraphe, croix auxerroise avec quatre annelets à l'extrémité des branches de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 19 mm ; poids : 1,08 g
Réf. : Boudeau 1738 (Collection privée)

Puis, on trouve dans le dernier quart du XIIe siècle les monnaies suivantes :

A/: +ALTISIODOR, croix auxerroise un besant dans le 1er et 4e canton
R/: anépigraphe, croix auxerroise avec douze besants répartis trois par trois à l'extrémité des branches de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 20 mm ; poids : 1,16 g
Réf. : Poey d'Avant 5893 (Collection Musées de Sens)

Et :

A/: +ALTISIODORI, croix auxerroise un besant dans le 2e et 3e canton
R/: anépigraphe, croix auxerroise avec douze besants répartis trois par trois à l'extrémité des branches de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 18 mm ; poids : 0,91 g
Réf. : Poey d'Avant 5894 (Collection privée)

Puis le type :

A/: +ALTISIODOR, croix auxerroise un besant dans le 1er et 4e canton
R/: anépigraphe, croix auxerroise avec six besants trois par trois et deux jambages à l'extrémité des branches de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 19 mm ; poids : 0,99 g
Réf. : Poey d'Avant 5892 (Collection privée)

Enfin, le monnayage d'Auxerre semble cesser à la fin du XIIe siècle pour reprendre vers le milieu du XIIIe siècle. Il réapparaît avec cette monnaie :

A/: +ALTISIODOR, croix auxerroise
R/: anépigraphe, croix auxerroise avec six besants trois par trois et deux lis à l'extrémité des branches de la croix entre 2 grènetis.
Diamètre : 18 mm ; poids : 0,88 g
Réf. : Poey d'Avant 5897 (Vente sur offre CGB, Monnaies XXII, n°882)

Ce panorama du monnayage auxerrois couvre 250 ans est présente les principaux types mais pas les nombreuses variétés et les quelques monnaies à caractère unique qui existent. Je pense qu'il suffit néanmoins pour une identification rapide de ce genre de monnaie. Si vous avez un doute vous pouvez toujours m'envoyer une photo sur mon mail.

mercredi 31 mars 2010

Un denier au peigne de Sens du 1er type

Deux deniers de Sens au peigne champenois avec une légende particulière sont passés récemment en vente sur un célèbre site d'enchère. Ces deux monnaies sont des variétés de la référence Poey d'Avant n°5921[1], et sont issus du même coin avers comme revers.
Avers : + SENONS CIVI :, croix pattée
Revers : + CRACIA DEI TAS, peigne champenois à 12 dents à gauche surmonté d'une croisette entre deux annelets
Diamètre : 22 mm ; Poids : 1,40 g
Collection privée

Le second est strictement identique, mais ne pèse que 1,33 g.

Contrairement aux autres deniers connus de ce type, la légende du revers se termine par "TAS" au lieu de "TIS" ou "TI" comme décrit dans le Poey d'Avant n° 5919 à 5922 (pl. CXXXVII, n°6 à 9).
Par exemple le PA 5919 :

Avers : + SENONS CIV, croix pattée
Revers : + CRACIA DEI TI, peigne champenois à 9 dents surmonté à droite d'une croisette entre deux annelets
Diamètre : 22 mm ; Poids : 1,41 g
Collection privée

Si ce type à la terminaison "TAS" n'est répertoriée ni dans le Poey d'Avant, ni dans le Caron, ce dernier auteur l'avait tout de même décrit dans le « Bulletin de numismatique » de novembre 1891[2], à l'occasion de la trouvaille de Sceaux en Gâtinais.
Dans cet article, Caron avance l'hypothèse que les lettres "TAS" du revers ne sont que le complément des lettres "CIVI" de l'avers, formant ainsi le mot "CIVITAS". Il pense que ces trois lettres se sont ensuite altérées en "TIS" ou "TI" (voire "SI" sur le denier n°896 du Cabinet des Médailles) qui n'ont plus aucun sens. Pour appuyer ses dires, il se réfère au denier de Troyes et Meaux aux légendes : TRICCAS ME et DIS CIVITAO, formant MEDIS CIVITAO.

Il s'agirait donc là pour ces deniers de Sens des plus anciens deniers à ce type, donc d'un 1er type.

Dans un précédent article, j'avais fait remonter l'origine de ces monnaies, issues du monnayage commun entre Sens et Provins, soit à partir de la mort d'Eudes Ier de Blois en 996, soit de celle de Renard Ier de Sens en 999. La trouvaille de Sceaux vient appuyer cette théorie par la présence d'un denier de Robert Ier, roi de France, qui permet de donner la date d'enfouissement la plus reculée à l'année 996. Des deniers d'Hugo pour Orléans donne comme terminus la date de 1025.
On peut alors sans doute en déduire l'attribution de ce monnayage au comte de Sens Fromond II (999-1012). D'autant que l'altération des légendes conduit à penser à une période de monnayage assez longue.
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[1] F. POEY D’AVANT, Monnaies féodales de France, volume 3, Paris, 1862, p. 240
[2] E.CARON, « La Trouvaille de Sceaux (Loiret) », Bulletin de numismatique, Paris, 1891, pp. 93-97

mardi 2 mars 2010

Variétés de deniers anonymes auxerrois

Le plus connu des deniers auxerrois est celui à la légende +AVTSIODERCI avec trois besants au revers :
A/ : + AVTSIODERCI, croix auxerroise
R/ : anépigraphe, croix auxerroise dans un grènetis, trois besants entre deux grènetis
Diamètre : 21 mm ; Poids : 1,31 g

Mais , il existe de nombreuses variétés de ce type de deniers et notamment en fonction du nombre de besants au revers qui vont de leur absence totale à 4. Découvrons-les !
1. Sans besant :
A/ : + AVTSIODERCI, croix auxerroise
R/ : anépigraphe, croix auxerroise dans un grènetis, aucun besant entre les deux grènetis
Diamètre : 21,7 mm ; Poids : 1, 35 g (collection privée)

2. Un seul besant :

A/ : + AVTSIODERCI, croix auxerroise
R/ : anépigraphe, croix auxerroise dans un grènetis, un besants entre deux grènetis
Diamètre : 20 mm ; Poids : 1,49 g (Vente CGB du 28-01-2010, vso42 n°565)

3. deux besants :

A/ : + AVTSIODERCI, croix auxerroise
R/ : anépigraphe, croix auxerroise dans un grènetis, deux besants entre deux grènetis
Diamètre : 19,5 mm ; Poids : 1,39 g (exemplaire des Musées de Sens)

4. Trois besants, nous en avons vu ci-dessus un exemple.
5. Quatre besants :
A/ : + AVTSIODERCI, croix en rosace
R/ : anépigraphe, croix en rosace dans un grènetis, quatre besants entre deux grènetis
Diamètre : 20 mm ; Poids : 1,01 g (Exemplaire des Musées de Sens)

La question se pose de savoir si ces variétés ont été voulues ce qui permettraient de différencier diverses émissions, ou bien s’il s’agit de défauts soit de gravure (oubli ou besant surnuméraire), soit de coins plus ou moins bouchés. A l’heure actuelle, il est difficile de trancher mais peut-être est-ce un mélange des trois suppositions.

samedi 13 février 2010

Nouveau denier inédit pour Auxerre aux six besants

Voici un denier d’Auxerre très particulier, il possède trois besants à l’extrémité de chacune des deux branches verticales de la croix donc six en tout. Jusqu’à présent aucune monnaie de ce type n’a été répertoriée, il s’agit donc d’une nouvelle monnaie inédite pour Auxerre.


A/ : + AVTSIODERCI, croix auxerroise
R/ : anépigraphe, croix auxerroise dans un grènetis, trois besants à chaque extrémité verticale de la croix entre deux grènetis
Diamètre : 19 mm ; Poids : 1,01 g (Collection privée)

mardi 19 janvier 2010

Un denier de Tonnerre d’Eléonore de Savoie (1304-1308)

Voici un denier de Tonnerre d’Eléonore de Savoie avec une légende particulière qui, sans être inédit, n’est pas répertorié dans les ouvrages de référence.

A/ : [+ A]LIENOR : COMI[T], Croix auxerroise cantonnée d’une rosace au 2e canton
R/ : + mONETA : [TOR]NOD, Croix auxerroise
Poids : 0,92 g ; Diamètre : 18 mm

Un denier identique est conservé au Cabinet des Médailles pour Tonnerre sous le numéro 1025. Il est en moins bon état, cependant on peut lire :

A/ : + [AL]IENOR : COMI[T], Croix auxerroise cantonnée d’une rosace au 2e canton
R/ : + mONETA : TORN[O]D, Croix auxerroise
Poids : 0,78 g ; Diamètre : 17 mm

Enfin, un troisième exemplaire en parfait, état est passé en vente chez CGB lors de la VSO « Monnaies I » le 28/12/1996 sous le n°342 :


A/ : + ALIENOR COMIT, croix auxerroise cantonnée d’une rosace au 1er canton
R/ : + mONETA TORNOD, croix auxerroise
Poids : 1,08 g ; Diamètre : 19 mm

Grâce à cette monnaie les légendes sont parfaitement lisibles. On peut noter cependant que la rosace est au 1er canton sur ce denier alors qu’elle était située au 2e canton sur les deux autres. Ce qui signifie que plusieurs coins ont été utilisés pour frapper ce type de monnaie.

Ces deniers ont donc la particularité de désigner Eléonore comme comtesse (COMIT pour comitissa) de Tonnerre alors que les deniers répertoriés, notamment le Poey d’Avant PA5864 la désigne comme Dame de Savoie (D : SABAD) :

A/ : + ALIEnORD : D : SABAD, croix auxerroise cantonnée d’un rosace au 2e canton
R/ : + mONETA . TORnODORV, croix auxerroise

Un exemplaire est détenu au Musée Saint-Germain d’Auxerre dont le poids est de 0,85 g pour un diamètre de 19 mm. C’est le seul exemplaire que j’ai pu observer.

Peut-on trouver une explication pour ces différentes frappes ?
A la mort de son mari Guillaume de Chalon en août 1304, Eléonore devint tutrice de son fils Jean pour les comtés d’Auxerre et de Tonnerre. En outre, en janvier 1305, elle promet au maître de l’hôpital de Tonnerre, en qualité de comtesse de Tonnerre, de maintenir la fondation de Marguerite de Bourgogne et les privilèges de cet hôpital. Elle gardera ce titre jusqu’en 1308, date à laquelle elle se remarie. La tutelle de Jean passe alors à son grand-père Jean de Chalon.(cf. : Abbé LEBEUF, Histoire civile et ecclésiastique de la ville d’Auxerre).
Compte tenu de ces éléments, on peut proposer l’hypothèse d’un premier monnayage très court comme dame de Savoie avec les légendes + ALIEnORD :D :SABAD entre août 1304 et janvier 1305, vu le faible nombre exemplaire recensé. Et un monnayage plus étendu comme comtesse de Tonnerre entre janvier 1305 et juin 1308 à la légende + ALIENOR :COMIT avec plusieurs variétés de frappe.

samedi 2 janvier 2010

Meilleurs vœux 2010 – Bilan ebay 2009

Mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

Voici le bilan des monnaies de l’Yonne passées en vente sur ebay durant l’année 2009.

62 monnaies icaunaises sont passées en vente sur le site en 2009. 33 proviennent de l’atelier d’Auxerre, 25 de celui de Sens (18 pièces et 7 billets), 1 pièce de Tonnerre et 3 billets de Villeneuve-l’Archevêque. Voici leur nombre par type et leur cotation moyenne en euros :

Pour les monnaies d’Auxerre, on compte 1 monnaie carolingienne, 17 féodales, 2 royales et 13 billets de nécessité.

Pour les monnaies de Sens, nous avons 6 monnaies carolingiennes, 7 féodales, 5 euros de ville, 7 billets de nécessité.


Pour Tonnerre, il y a une monnaie féodale et 3 billets de nécessité pour Villeneuve.


A noter que pour la grande majorité des ventes il n’y a pas de changement par rapport aux prix de 2008.
On remarque cependant que les monnaies les plus rares voire uniques ou celles en état superbe obtiennent les enchères les plus hautes, c’est tout à fait logique. Une exception notable le denier d’Eléonore de Savoie pour Tonnerre pourtant rarissime qui n’a été vendu que 63 euros, mais le vendeur ne savait pas ce qu’il vendait et la photo étant mauvaise les acheteurs ne se sont pas précipités.

Voyons maintenant quelques une de ces plus belles ventes :

- Le denier de Carloman pour Auxerre issu du trésor de Gravigny en superbe état (2400 €).
- Le denier aux 4 annelets pour Auxerre (Boudeau 1738), noté inédit dans le Boudeau dont un exemplaire est dans le médaillier du musée d’Auxerre (150 €).
- L’obole d’Auxerre aux 3 grènetis, tout à fait inédite (450 €).
- Le denier au temple de Charles le Chauve pour Sens (400 €).
- le denier inédit de Sens aux 3 grènetis (310 €).
- Le denier d’Eléonore de Savoie pour Tonnerre (63 €), celle-ci fera l’objet d’un article prochainement.